Le SIGYCOP, c’est quoi ?

Dans le cadre de la détermination et du contrôle de l’aptitude médicale à servir du personnel militaire, les praticiens des armées se réfèrent à l’arrêté du 20 décembre 2012 relatif à la détermination du profil médical d’aptitude en cas de pathologie médicale ou chirurgicale pour attribuer un coefficient aux différents sigles du profil médical :

  • des candidats à l’engagement ou au volontariat dans les armées ;
  • des candidats à l’engagement dans les réserves ;
  • du personnel militaire d’active ou de réserve.

Complément indispensable à cet arrêté, des textes réglementaires sous timbre de chaque armée, direction et service ou de la gendarmerie nationale précisent les profils médicaux ainsi que les conditions requises pour l’aptitude médicale à l’engagement et aux diverses spécialités.

Les données recueillies au cours d’un examen d’aptitude médicale sont exprimées par la formule dite « profil médical ». Ce profil médical rassemble sept rubriques, chacune identifiée par un sigle et affectée d’un coefficient variable.
Les sigles correspondent respectivement :

S : à la ceinture scapulaire et aux membres supérieurs ;
I : à la ceinture pelvienne et aux membres inférieurs ;
G : à l’état général ;
Y : aux yeux et à la vision (sens chromatique exclu) ;
C : au sens chromatique ;
O : aux oreilles et à l’audition ;
P : au psychisme.

Le choix du sigle dépend de la localisation de la région anatomique ou de l’organe examiné, de la nature de l’affection ou de l’anomalie constatée. Toutefois, l’appréciation de l’état général (G) ne se limite pas à la complexion ou à la robustesse physique générale. Toute affection, évolutive ou non, peut influer sur le coefficient attribué au sigle G dès lors qu’elle est susceptible de retentir sur l’organisme dans son ensemble par des complications ou une diminution de la résistance et de l’activité du sujet.

Le profil médical est établi à l’aide du schéma suivant, sur lequel les coefficients sont portés en dessous du sigle correspondant :

S I G Y C O P

Le coefficient à attribuer à l’un des sigles du profil médical est choisi en fonction de la gravité de l’affection ou de l’importance des séquelles sans prendre en considération la catégorie de personnel à laquelle appartient le sujet examiné, son emploi, son ancienneté de service ou son grade. L’éventail de ces coefficients couvre les différents degrés allant de la normalité, qui traduit l’aptitude sans restriction, jusqu’à l’affection grave ou l’impotence fonctionnelle majeure, qui commande l’inaptitude totale. De ce fait, les résultats d’un bilan médical se trouvent transposés en niveaux qui permettent d’émettre un avis sur l’aptitude médicale du personnel à servir ou à la spécialité, à partir de critères ou normes définis par le commandement.

Les sigles S, I, G, Y, O peuvent varier de 1 à 6, le sigle C de 1 à 5 et le sigle P de 0 à 5. Les coefficients proposés correspondent aux niveaux d’aptitude indiqués ci-après.

Coefficient 0 : Attribué au sigle P par le médecin des forces ou le spécialiste en psychiatrie des hôpitaux des armées, il traduit l’aptitude à l’engagement telle qu’elle peut être évaluée lors d’une expertise médicale initiale. Ce coefficient temporaire n’est attribué qu’à l’engagement et doit être réévalué avant la fin de la période probatoire.

Coefficient 1 : il traduit l’aptitude à tous les emplois des armées, même les plus pénibles, les plus contraignants ou les plus stressants. Attribué au sigle P avant la fin de la période probatoire par le médecin des forces ou le médecin des hôpitaux des armées spécialiste en psychiatrie, il traduit l’aptitude à tous les emplois des armées.
Coefficient 2 : il autorise la plupart des emplois militaires. Attribué au sigle P par le médecin des forces ou le médecin des hôpitaux des armées spécialiste en psychiatrie, il permet le maintien de l’aptitude à servir d’un militaire souffrant de troubles psychopathologiques, sous réserve de restriction temporaire de certaines de ses activités.
Coefficient 3 :

  • attribué à l’un des sigles S, I ou G, il entraîne une restriction significative dans l’entraînement (notamment l’entraînement physique au combat) et limite l’éventail des emplois (en particulier ceux de combattants placés en première ligne) ;
  • attribué au sigle P par le médecin des forces ou par le médecin des hôpitaux des armées spécialiste en psychiatrie, il entraîne une inaptitude temporaire au service, en raison de troubles psychiatriques ou psychologiques dont la nature, la sévérité et/ou la prise en charge médicale sont temporairement incompatibles avec le service actif.

Coefficient 4

  • attribué à l’un des sigles S, I ou G, il exempte de tout entraînement physique au combat et impose des restrictions importantes d’activité, précisées par le médecin ;
  • attribué au sigle C, il indique une inaptitude à la conduite des véhicules du groupe II (poids lourd et transport en commun) ;
  • attribué au sigle P par le médecin des hôpitaux des armées spécialiste en psychiatrie, il indique une inaptitude définitive à servir en raison de troubles psychopathologiques, ou de troubles importants de la personnalité ou de l’adaptation.

Coefficient 5

  • attribué au sigle Y, il est incompatible avec de nombreux emplois opérationnels et la conduite des véhicules du groupe II. Il reste compatible avec la majorité des emplois de soutien ;
  • attribué à l’un des sigles S, I, G ou O, il impose des restrictions majeures d’activité, précisées par le médecin et entraîne une inaptitude à la conduite des véhicules du groupe II ;
  • attribué au sigle P par le médecin des forces ou le médecin des hôpitaux des armées spécialiste en psychiatrie, lors de l’expertise médicale initiale ou à l’incorporation, et par le seul médecin spécialiste en psychiatrie au cours du service actif, il indique une inaptitude totale et définitive à servir en raison d’une pathologie psychiatrique évolutive ou d’antécédents de pathologie psychiatrique.

Coefficient 6 : quel que soit le sigle auquel il est attribué, il entraîne une inaptitude totale.

L’indice temporaire « T » peut être attribué à l’un des coefficients des divers sigles du profil médical. Il marque :

  • soit l’existence d’une affection susceptible de guérir ou d’évoluer favorablement (spontanément ou après traitement) et qui, par conséquent, n’entraînera qu’une restriction temporaire de l’aptitude ;
  • soit un doute quant à la réalité d’un syndrome fonctionnel à manifestations essentiellement subjectives ;
  • soit une incertitude concernant le coefficient à attribuer dans l’attente d’un complément d’information, d’investigations complémentaires et/ou d’un avis spécialisé.
    Confronté à une affection décrite dans un article du répertoire analytique, le médecin du service de santé des armées est tenu de respecter les indications qui y sont données en matière de cotation du profil médical puis de déterminer l’aptitude médicale en se référant aux textes réglementaires des armées, directions et services ou de la gendarmerie nationale. Quand le coefficient peut fluctuer entre deux bornes, le médecin choisit la valeur lui paraissant la mieux adaptée à la situation clinique.
    Ce répertoire est nécessairement incomplet. En présence d’affections qui n’y sont pas citées, le présent arrêté offre des possibilités d’appréciation par référence à celles qui ont été retenues.

Source : Legifrance (05/07/2013)

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