Amputé, il porte plainte contre un urgentiste et l’hôpital de Grenoble

Un jeune homme de 21 ans, amputé sous le genou après une mauvaise chute en trampoline, va porter plainte pour « blessures involontaires » contre le médecin du SMUR et le CHU de Grenoble dont il dénonce la prise en charge, a appris lundi l’AFP auprès de son avocat, Me Édouard Bourgin.

Le 7 février, Thomas Veyret effectuait une démonstration de trampoline dans une salle de loisirs dont il était employé, quand il s’est mal réceptionné, se retrouvant avec le genou à 90 degrés.

Il est environ 22H ce soir-là et les raisons des poursuites pénales qu’il intente viennent des conditions de sa prise en charge, d’abord par le médecin régulateur du SMUR au téléphone, puis à l’hôpital. Selon la copie de la plainte, qui doit être envoyée ce mardi au procureur de Grenoble et dont l’AFP a eu copie, les secours sont appelés à 22H20.

Il est reproché au médecin d’avoir mis « 12 minutes à répondre à l’appel pourtant urgent », et surtout « d’avoir demandé » au blessé « de réduire lui-même sa luxation, seul, par téléphone, sans aucun conseil technique ». Or la luxation était accompagnée d’une fracture – un « craquement » avait été signalé au médecin à « plusieurs reprises », tout comme « une perte de sensibilité », selon Me Bourgin – et dans ce cas ce geste était « parfaitement inconsidéré et fautif », selon la plainte.

Quand le jeune homme est finalement transporté au CHU, « un angioscanner est prescrit mais ne sera réalisé que 7 heures plus tard et plus de 12 heures après l’accident », examen qui montrera qu’une artère a été touchée et que la jambe n’était plus irriguée, a souligné à l’AFP Me Bourgin.

L’amputation sera décidée le 16 février en raison de la nécrose qui s’était installée, malgré une tentative de pontage. « Cette complication de lésion vasculaire se doit d’être recherchée avant toute autre chose devant toute traction de membre. Une intervention réalisée 6 heures après l’accident fait passer le risque d’amputation de 6 à 86 % », souligne l’avocat dans la plainte. Cette dernière vise le médecin du SMUR, le CHU de Grenoble, et elle est aussi déposée contre X.

Par ailleurs, une requête devant le tribunal administratif a été déposé mi-octobre contre le CHU comme personne morale de droit public pour « retard de diagnostic et retard d’intervention chirurgicale » afin « d’obtenir une indemnisation des prothèses » que le jeune homme devra porter « à vie » et « des préjudices qui découlent » de son handicap.

Source : www.lequotidiendumedecin.fr (21/11/2017)

<< Autres articles
Défilement vers le haut