Le suicide d’une infirmière au Havre reconnu comme « accident de service » après une enquête

Le suicide d’une infirmière du Groupe hospitalier du Havre (GHH), souffrant de ses conditions de travail, a été reconnu en « accident de service », après une enquête administrative interne.

Cette infirmière en néonatalogie de 44 ans, en couple et mère de deux enfants, avait mis fin à ses jours le 24 juin 2016 à son domicile. Elle avait laissé une lettre expliquant qu’elle subissait un important stress professionnel et qu’elle avait « le sentiment d’avoir fait quelque chose de grave », a indiqué à l’AFP Agnès Goussin-Mauger, déléguée CGT.

À la suite de ce drame, la CGT et SUD, via le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), avaient demandé une enquête administrative, menée par une commission paritaire. Le travail entrepris par la commission paritaire a permis de démontrer le lien direct et unique entre le suicide de cette infirmière et ses conditions de travail, a estimé la déléguée CGT.

Selon un communiqué syndical commun, « cette reconnaissance d’accident apporte une réponse au compagnon et aux enfants de la défunte, soulage les équipes et démontre que le risque psychosocial est bien réel à l’hôpital ». Afin de prévenir un nouveau drame, les syndicats ont demandé l’intervention d’un prestataire extérieur pour aider l’équipe à reconstruire son projet médico-soignant.

Selon le syndicat, l’infirmière « avait toujours dit qu’elle redoutait de travailler en réanimation », ce qu’elle était contrainte de faire parfois. Pendant son temps de travail dans ce service, un bébé a été proche de mourir. « Elle a cru, à tort, avoir commis une faute professionnelle et ne s’en est pas remise. Malheureusement, elle n’a jamais su que la petite fille s’en est sortie, juste après son suicide », a raconté, émue, Agnès Goussin-Mauger.

De son côté, la direction de l’hôpital a confirmé avoir suivi l’avis de la commission de réforme qui imputait le suicide de cette professionnelle à un accident de service.

Le décès de cette infirmière avait fait partie d’une vague de suicides l’été dernier, en France, notamment à Toulouse, à Saint-Calais, près du Mans, et à Reims.

Source : www.lequotidiendumedecin.fr avec AFP (09/05/2017)

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