L’hôpital de Saint-Brieuc poursuivi après le décès d’un patient, prié de venir à pied aux urgences

L’hôpital de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) était la semaine dernière entendu devant le tribunal administratif de Rennes, à la suite du décès d’un homme de 38 ans après plusieurs appels au SAMU.

Les faits, relatés par le quotidien régional « Ouest France », remontent à mars 2013. Le patient de 38 ans, placé sous la tutelle de sa sœur avec qui il n’habite pas, contacte le SAMU de Saint-Brieuc pour « plusieurs manifestations d’hémorragie ».

L’appel est transféré à un médecin régulateur, qui lui demande de se rendre aux urgences soit en ambulance, soit à pied (son domicile est très proche de l’hôpital). Ne sachant que décider, le patient reste finalement chez lui. Le lendemain, sa sœur appelle de nouveau le 15, et explique que son frère « ne peut pas prendre en charge le coût d’un transport en ambulance ». Le SAMU finit par en envoyer une, mais trop tardivement, l’homme décédant à son arrivée à l’hôpital.

Devant le tribunal administratif, l’avocate de la famille du défunt a mis en avant le caractère « défectueux » de l’interrogatoire effectué par le médecin régulateur et l’absence de prise en compte de la fragilité d’une personne sous tutelle. Pour l’hôpital, il était « impossible de savoir » qu’il y avait une telle urgence.

Le rapporteur public a estimé que la prise en charge de l’appel téléphonique n’a pas été adaptée à la situation particulière du patient, à qui l’on ne pouvait demander de venir à pied aux urgences.

Le tribunal doit rendre sa décision dans un mois, indique « Ouest France ». Une enquête pénale se poursuit en parallèle à l’encontre du médecin régulateur, pour non-assistance à personne en danger.

Source : www.lequotidiendumedecin.fr - (20/10/2020)

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