Les parents d’un prématuré décédé portent plainte

Les parents du petit Titouan, né le 31 août 2014 avec un poids de 900 grammes à 25 semaines et demie de grossesse qui avaient réclamé l’arrêt des soins contre l’avis des médecins qui, après une réanimation d’attente ont finalement décidé d’un accompagnement de fin de vie, ont décidé de porter plainte contre le CHU de Poitiers. Dénonçant un « acharnement thérapeutique », ils réclament un euro de dommages et intérêts. L’enfant est décédé 18 jours après sa naissance.

« Les parents sont déterminés à obtenir la reconnaissance du caractère fautif du comportement de l’équipe médicale qui a pris en charge leur enfant : ils considèrent que leur fils a été victime d’un acharnement thérapeutique et que les droits fondamentaux et naturels n’ont pas été respectés »,a expliqué à l’AFP l’avocat des parents, Me Alain Behr.

« Leur action s’inscrit uniquement dans une démarche de réparation morale, puisqu’ils limiteront leur demande indemnitaire à un euro de dommages et intérêts », a poursuivi l’avocat installé à Nancy. La mère de l’enfant, 36 ans, a pour sa part confié à l’AFP avoir « besoin d’aller jusqu’au bout pour que ça ne se reproduise pas », déplorant un manque d’écoute.

« L’équipe soignante n’a jamais été à l’écoute. On n’a jamais œuvré ensemble pour notre fils. Je ne comprends pas qu’on puisse en arriver à ce que ce soit nous qui disions : On est prêt à ce que vous arrêtiez la respiration artificielle », a-t-elle souligné. Estimant avoir « été pris de haut, pour des idiots », les parents se sont sentis « jugés de ne pas être d’accord » de laisser leur fils en vie, alors que les soins prodigués relevaient selon eux « à l’évidence d’un acharnement thérapeutique ».

Au moment des faits, le CHU avait affirmé que « la réflexion avait été conduite dans la sérénité » et que « les parents avaient toujours été informés des différentes étapes qui avaient jalonné la réflexion de l’équipe médicale ». Comme le veulent les recommandations, le cas de l’enfant avait d’abord été soumis à une autre équipe de réanimation néonatale, celle du centre hospitalier Antoine-Béclère à Clamart (Hauts-de-Seine). Un avis avait ensuite été sollicité auprès de « l’espace de réflexion éthique régional de Poitou-Charentes ». La dégradation de l’état de santé du nourrisson avait finalement conduit le CHU à engager « l’accompagnement de fin de vie » le 18 septembre.

Interrogé par « le Quotidien du médecin », le Pr Alexandre Lapillonne du service de néonatalogie de l’Hôpital universitaire Necker-Enfants malades, expliquait la difficulté d’évaluer le risque de handicap à long terme, évaluation qui conditionne la décision d’arrêt.

Source : Le Quotidien du Médecin (05/02/2015)

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