Accident médicamenteux : Pradaxa

Les familles de quatre personnes âgées françaises décédées, qui prenaient l’anticoagulant de nouvelle génération (NACO) Pradaxa, ont décidé de porter plainte contre le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim qui le commercialise.

Les plaignants visent aussi l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM ex Afssaps) à laquelle il est notamment reproché d’avoir méconnu les principes de précaution et de prévention.

L’ANSM a également demandé à « tous les patients de ne pas interrompre leur traitement et en cas de doute de consulter leur médecin », tout en refusant de s’exprimer sur la plainte la visant.

Ces plaintes pour homicide involontaire interviennent moins d’un mois après une mise en garde de l’ANSM sur cette nouvelle classe d’anticoagulants apparus en 2008, prescrits pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux, notamment après une opération de la hanche ou du genou ou chez les personnes souffrant de trouble du rythme cardiaque.

Autre gros problème aux yeux des plaignants, « il n’existe pas d’antidote, ni de traitement spécifique d’efficacité prouvée en cas de survenue d’un accident hémorragique liée à l’action de ces médicaments », alors que « la survenue d’une hémorragie sous AVK est résorbable par l’administration de vitamine K ».
 » Plus simple d’usage car ne nécessitant pas d’analyse sanguine régulière, les NACOs peuvent être une « alternative », écrivait en juillet la Haute Autorité de Santé, mais « dans la plupart des cas, les AVK restent les anticoagulants oraux de référence ».
Plusieurs autorités sanitaires ont relevé les risques de ces médicaments, le laboratoire Boehringer Ingelheim évoquant lui-même fin 2011 quelque 260 décès suspects en Allemagne entre mars 2008 et le 31 octobre 2011.
En octobre 2010, la FDA (Food and Drug Administration) avait autorisé la mise en vente sur le marché américain du Pradaxa pour prévenir les AVC, tout en relevant parmi les effets secondaires possibles des hémorragies graves.
En France, le Pradaxa a été inscrit en juillet 2011 par l’Afssaps sur une liste de médicaments nécessitant « une surveillance renforcée ». L’ANSM relevait le 20 septembre qu’elle « avait communiqué régulièrement sur les risques d’utilisation » des NACOs.

Source : www.linternaute.com (08/03/2013)

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